À  partir du 6 juin 1944, les Allemands cherchent à tout prix à sauvegarder le contrôle des grands axes de circulation afin de faire remonter leurs troupes vers la Normandie, puis vers le Nord-Est. Ils mènent une lutte sans merci contre les maquis et n’hésitent pas à s’en prendre aux civils. Les exactions se multiplient. C’est dans ce cadre qu’il faut replacer l’exécution des 42 otages de la Carrière des Grises (Prémilhat).

Le 14 août 1944, 42 otages doivent quitter au petit matin la caserne Richemont pour les Grises. Parmi eux, des maquisards, mais aussi des civils. Les otages sont menés en cinq groupes successifs au bord de la fosse pour y être fusillés. À sept heures, tout est fini. La mort de ces hommes est le résultat d’une politique pensée : emprisonnés plusieurs jours avant d’être exécutés, ils ont été transportés en camion jusqu’à la carrière où ils ont été fusillés de façon collective. Ils appartiennent donc à la catégorie spécifique des otages fusillés en 1944.

Le sous-préfet arrive à faire exhumer les victimes. Beaucoup d’entre elles portent des traces de torture. Des volontaires se proposent pour exhumer les morts qui sont enterrés le lendemain au cimetière de Prémilhat. La population montluçonnaise, loin de se laisser impressionner, veut plus que jamais participer à la libération de sa ville.

Deux noms ont longtemps manqué sur la stèle élevée en l’honneur des victimes des Grises en septembre 1944 :  Julien Gallois et René de Poorter. Ils n’ont été ajoutés qu’en 2019 et 2025. Actuellement, seul un des otages fusillés reste inconnu. Il faut noter que la stèle porte le nom de Paul Weill, assassiné par la Sipo-SD (dont fait partie la gestapo) deux mois avant les 42 otages, et dont le corps a été retrouvé en juin 1944 aux Grises. La stèle porte donc 42 noms, au lieu de 43.

Cérémonie du 15 août 2025 en l’honneur des victimes