Montluçon est un passage stratégique pour les Allemands. En effet, elle se trouve sur une de leurs routes de repli vers l’Allemagne. La garnison allemande, qui occupe la caserne Richemont, doit donc absolument tenir cette position.
Après l’exécution de 42 otages le 14 août 1944, à la carrière des Grises (sur la route de Quinssaines), le commandant allemand ne peut accepter de se rendre, comme il lui a été demandé par le sous-préfet de Pétain.
Maquisards et Montluçonnais mettent 5 jours pour libérer la ville du 20 au 24 août 1944. Les combats font rage du côté de la caserne. Les Allemands sont assiégés et tentent plusieurs sorties. Ils incendient les maisons voisines. Dans la nuit du 24 au 25, ils profitent de l’arrivée d’une de leurs colonnes pour quitter la caserne et se diriger vers Moulins. Le 25, les FFI, dont ceux de la compagnie Michel, arrêtent à Quinssaines une autre colonne allemande venue de la Creuse. Ils l’obligent à contourner Montluçon. Le 26, la colonne bifurque vers Huriel et Vallon–en-Sully. Elle se dirige sur Moulins en semant la mort sur son passage.
Dès lors, les Montluçonnais sont définitivement hors de danger et peuvent fêter le 31 août la liberté retrouvée lors d’un grand meeting. Pour autant, tout n’est pas réglé. Moulins n’est pas encore libérée, la situation économique est difficile, beaucoup de familles pleurent la mort d’êtres chers ou attendent le retour de ceux qui sont encore prisonniers, partis au titre du STO, ou déportés dans les camps. Les déchirements sont nombreux. Le CDL (Comité départemental de libération) a fort à faire afin de relancer l’économie et d’éviter les dérives d’une épuration sauvage.
La libération de Montluçon a causé 47 morts, dont 44 résistants.