Stèle de Bouillole (8 août 2025)
La commémoration du 81e anniversaire de la bataille de Bouillole s’est tenu il y a deux jours. Le matin, plusieurs dépôts de gerbes ont eu lieu aux cimetières de Theneuille et de Cérilly. L’après-midi, à 18 h, un autre rassemblement s’est tenu devant la stèle de Bouillole en présence des élus, des associations et de la population. Nous y étions. Ce 8 août, nous avons pu aussi présenter, dans le salon d’honneur de la mairie de Cérilly, notre exposition sur la libération des camps nazis, le récit bourbonnais.
Que s’est-il passé à Bouillole ? Il convient d’abord de situer les lieux. La ferme de Bouillole (commune de Saint-Plaisir, Allier) se trouve en lisière de la forêt de Civrais, près d’Ygrande. En août 1944, plusieurs groupes de maquisards sont installés dans la ferme et la forêt. La 2e section (36 hommes), commandée par le lieutenant Balland, de la 3e compagnie AS-MUR du capitaine Villechenon (une centaine d’hommes), stationne depuis le 5 août à la ferme de Bouillole. La 1re section est cantonnée à 1 200 mètres de là, à la ferme de l’Ermitage, avec le PC et la mission britannique du SOE (John Farmer et Nancy Wake, la souris blanche). Le camp FTP 14 juillet, commandé par le capitaine Jean Dagouret (Gaby), et la 22e brigade de guérilleros espagnols stationnent en forêt de Civrais.
Les déménagements de la compagnie Villechenon ne sont pas passés inaperçus et les messages radio émis par la mission SOE permettent aux Allemands de localiser le lieu. Le 8 août, un détachement allemand, en stationnement à Montluçon, fort d’une quinzaine de camions et de 200 hommes environ, s’arrête à Ygrande à 4 heures du matin. Balland, prévenu, met sa section en état d’alerte. Cependant, une partie de ses hommes a participé au cours de la nuit à la réception d’un parachutage et de deux officiers canadiens ; avec le jour, l’alerte est levée. Un peu après 8 heures, des soldats allemands progressent vers la ferme de Bouillole et tirent à la mitrailleuse lourde sur la ferme. La 2e section, avec ses fusils mitrailleurs, ralentit leur progression avant de décrocher vers la forêt. Les assaillants incendient la ferme et assassinent Michel Péguy, 14 ans, petit-fils du fermier, et Francisco Pamies, 18 ans, ouvrier agricole. Les hommes de la 1re section, les FTP et les guérilleros viennent à la rescousse de la 2e section. Le combat continue en bordure de forêt où l’avance allemande est stoppée.
Les Allemands occupent la maison forestière des Gondoux. Deux de leurs camions se dirigent vers la ferme voisine, mais les guérilleros les obligent à repartir. Des renforts envoyés par le colonel Gaspard (Emile Coulaudon, chef des FFI de la région R6) sont annoncés. Les Allemands se replient alors vers Montluçon ; leurs pertes sont grandes. Côté maquis, on compte huit morts et de nombreux blessés.
Les combats de Bouillole sont un succès pour les maquisards de l’Allier qui ont su se coordonner face à l’ennemi et faire preuve de solidarité.