La compagnie Joly
Montluçon et Commentry, « villes jumelles », sont étroitement liées par une histoire industrielle commune, remontant à leur développement économique du XIXe siècle. Comme à Montluçon, les usines et les mines de Commentry, en particulier, sont le creuset de groupes de résistance qui se mobilisent pour gêner l’activité de l’occupant nazi. Affiliés aux FTP ou aux MUR, ils participent tous à la libération de Montluçon, du 20 au 26 août 1944.
La compagnie Müller-Chancot, FTP-MOI (main d’œuvre immigrée), créée à partir d’un petit groupe de mineurs polonais, procède à des dizaines de sabotages sur des infrastructures industrielles, de communication et de transport. Elle fait l’objet d’une sévère répression de la part de l’occupant, en juillet 1944.
Le corps franc Thérizols et la compagnie Joly, affiliés aux MUR, réalisent également des sabotages et participent à des attaques de convois allemands.
Le fils du « député à la blouse », Isidore Thivrier, député maire de Commentry, s’engage lui aussi dans la Résistance, au sein du service de renseignement de la France libre. Arrêté, il meurt en déportation au Struthof, en mai 1944.
Dès la Libération, le Conseil national de la Résistance incite à la relance de l’activité économique. Malgré d’importantes difficultés d’approvisionnement et de transport, la mobilisation des travailleurs et l’entraide entre les entreprises permettent de remettre le pays en mouvement et de faire bénéficier la population des progrès sociaux initiés par le gouvernement provisoire de la République.
Élisabeth Gagne